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Violence Routière 41 - Bougez autrement à Blois - Bougez autrement dans le val de Loire -

Ce blog associatif, à plusieurs mains, est un espace de débats, d'opinion pour favoriser les "déplacements doux". Il s'agit de "faire savoir à ceux qui savent faire"...avec pour seul objectif "zéro accident" - Ce blog est normalement SANS PUBLICITE, SI C'EST LE CAS C'EST SANS NOTRE ACCORD... (un moteur de recherche est disponible ci dessous à droite sous le mot "contact")

Les Français aussi ont un accent

Publié le 8 Mars 2009 par Nadeau &c in Ouvrage de référence

Le point de vue d'un Québécois (Jean-Benoit NADEAU) sur les Français de 2001. A lire impérativement pour comprendre comment les autres nous perçoivent. Un livre riche et humoristique. Même si les Français ont un peu changé depuis.

Un petit extrait choisi, pour la route !-)


"... D'ailleurs les tarés de la route française se servent de leur caisse comme d'une arme offensive. Les Français qui ont inventé le tour de France, n'ont peur que d'une seule chsoe: se retrouver à pied...ou en vélo.

Jacques conduit à 110 kilomètres, vitesse qu'il refuse de dépasser au moins autant par principe que par faiblesse du moteur. Tout autour, ça rugit, ça rutile, ça arrache, ça pétarade. Depuis cinq mois, ce n'est que ma deuxième balade en bagnole, mais la route appartient clairement à une assez large catégorie de petits frustrés agressifs émules des Vingt-Quatre Heures du Mans. Les pires, ce sont encore les motards du périphérique, qui klaxonnent à tout vent - j'ai même vu une ambulance se ranger pour céder le passage à une demi-douzaine de frelons particulièrement insistants.
Le gouvernement fait d'ailleurs tout ce qu'il peut pour encourager les chauffards en mettant le moins possible de flics sur les routes et en triturant les statistiques de mortalité routière pour rabaisser le nombre de morts annuels de 10 000 à 8 000. Ils réussissent ce tour de passe-passe en ne comptabilisant que les décès survenus dans les six jours après un accident de la route, au lieu de trente jours dans les autres pays civilisés. Pas mal, hein ?
Depuis quelque temps, les parlementaires cherchent à criminaliser le délit de très grande vitesse- soit 50 kilomètres-heure au-dessus de la limite. C'est absolument passionnant. D'un côté, le législateur se sent obligé de créer une loi pour punir les infractions les plus graves à une loi qu'il n'a jamais fait respecter. D'un autre côté, des couillus de première exigent le droit de se comporter en tout temps comme au rallye de Monte-Carlo.
L'attitude des Français par rapport au danger ne laisse pas de m'étonner. Deux cents kilomètres-heure, pas de problème. L'autre jour, je fumais sur le balcon, et vers 10 heures du soir je vois un jeune papa sortir d'un appartement avec un enfant de dix ans. Il s'approche de sa moto, lui met un casque, l'assoit sur le siège et démarre. Ce genre de situation est impensable en Amérique, où l'on ne tolère pas le danger physique et où les seuls motards sont soit des ados attardés soit des jeunes retraités en mal de jeunesse. Ici, c'est banal, et le risque est perçu comme un choix individuel. Une autre fois, en prenant ma marche matinale, j'aperçois près de l'école un père arriver en scooter avec ses deux enfants sans casque sur les genoux. En Amérique, les autres parents l'auraient dénoncé à la police.
Ce n'est pas que les Nord-Américains soient plus fifis devant le danger. J'ai plutôt l'impression qu'on ne le perçoit pas de la même façon. Par exemple, en France, le danger extrême c'est d'être exclu, de ne pas obtenir de contrat de travail à durée indéterminée, de ne pas pouvoir profiter de la protection sociale. Ça, c'est le danger. Mais faire du 220 kilomètres-heure, ça n'est pas dangereux : c'est un choix personnel."



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