Les candidats aux cantonales sauront-ils répondre ?

Pousser à la roue des transports collectifs : une nécessité urgente.

Le désespoir est immense pour l’amicale des petits contribuables - ou des moins petits - de constater que peu de candidats aux cantonales ne semblent prendre la mesure de l’urgence pour une révision fondamentale de nos déplacements, un redéploiement de nos plans de transport.

Pourtant, ces dernières années ont été porteuses de signes forts pour poser un diagnostic définitif sur un modèle de déplacement dépassé. La dangerosité, la toxicité sont devenus un souci permanent, une prise de risque quotidienne pour les usagers de la route confrontés à de plus en plus de véhicules inadaptés à la vitesse et à l’étroitesse de la voie.

Les riverains, eux, ne cessent de clamer leur exaspération devant l’indulgence accordée aux vitesses mortifères pratiquées devant leurs domiciles, la dégradation de leur mode de vie.

L’histoire s’accélérant et confirmant notre dépendance énergétique, les deux premiers mois de cette année sont suffisamment éloquents en événements et débats pour proposer des solutions pragmatiques qui ne peuvent attendre dix ans de mises en œuvre. L’effroyable annonce de la mortalité sur les routes de ce début d’année a confirmé que la plus grave illusion de nos élus était d’ignorer nos alertes.

Les chiffres de la sécurité routière enregistrés en janvier et février sont sans appel. Une réduction de la vitesse réglementaire s’impose de façon urgente dans les villes, les traversées d’agglomérations rurales et sur les routes étroites. Des transports collectifs fréquents et de petit format pourraient entrer également dans la nouvelle configuration des déplacements, alliant économie d’énergie et circulation allégée.

La stigmatisation de personnes âgées coupables de conduire et provoquer des accidents est inacceptable d’un point de vue strictement humain, témoignant d’un ressentiment brutal contre toute existence qui ne serait plus productive. Les personnes âgées vivant en milieu rural n’ont actuellement aucun autre moyen que leur véhicule individuel pour faire leurs courses, se rendre chez leur médecin. Des transports collectifs desservant les petits bourgs vers les villes est la solution qui redonnera toute sa place aux personnes fragiles.

Heureux habitants du Cher – et de bien d’autres départements - qui voient des petits bus faire le tour des villages plusieurs fois par jour pour se rendre dans les villes. Point n’est besoin de gros autocars à 2 euros le trajet s’ils roulent souvent à vide. Il faut bien reconnaitre que le système « route 41 » dont les ruptures dans le réseau avec des horaires souvent incompatibles, des dessertes différentes à l’aller et au retour…. force souvent les usagers à ressortir la voiture individuelle du garage.

Décidément la Tunisie, l’Egypte, la Libye n’ont pas le monopole d’un décalage immense entre les objectifs des gouvernants et les aspirations des gouvernés. Internet fournit à une population jeune ou moins jeune, éduquée, un puissant outil de diffusion et un outillage de stockage des données publiques, rendant caducs les arguments affichés d’une classe politique qui peine à rester crédible.

Les candidats aux élections cantonales sauront-ils, eux, répondre aux souhaits, aux attentes de la demande. Sauront-ils tirer de leur chapeau une pensée qui marie la carpe individuelle et le lapin collectif ?

Le car n’est toujours pas passé. Cela fait huit ans que des riverains attendent.