Question évoquée en réunion de quartier centre pour la rue du Fossé du Chateau (de Blois).
Les idées viennent parfois d'un fait furtif, d'une observation « On roule vraiment trop vite dans ce parking d'hypermarché" « Dans cette zone 30, absolument personne ne respecte la limitation de vitesse" ; "il y a toujours une voiture qui bouche le passage et oblige chaque jour Mme X à descendre sur la chaussée avec sa poussette »...
Ces petites prises de pouvoir du plus invulnérable sur un plus faible sont tellement fréquentes que ce dernier finit par renoncer consciemment, puis s'adapter, admettre et finalement, ne plus voir. L'arsenic se digère assez bien à faible dose.
Pour l'accidentologue, l'enjeu paraît mineur (« statistiquement peu d'accidents »). Comme pour les pouvoirs publics (« combien de morts ? »). Et même si quelques citoyens s'insurgent, le fait s'installe lentement, subi, comme « normal » pour tout le monde. C'est un non-sujet.
Chez les sociologues, cela porte pourtant le doux nom de violence symbolique (1) : omniprésente, anonyme, insidieuse, normée, finalement invisible.
Ce germe malin, cet ADN de la violence routière est le poison de tous les comportements dévoyés que nous déplorons et c'est d'abord contre lui qu'il faut lutter.
(1) Bourdieu
Editorial de Claude Chabot dans la revue "Pondération" de mars 2013
Question évoquée en réunion de quartier centre pour la rue du Fossé du Chateau (de Blois). Mais celà concerne aussi les autres quartiers et toutes les communes du département